Grand Theft Auto 7 (GTA 7) pourrait coûter sensiblement moins cher à produire que son prédécesseur, GTA 6, selon les propos d’Obbe Vermeij, ancien développeur chez Rockstar Games. Cette baisse potentielle des coûts tiendrait à l’intégration croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans le processus de développement de jeux vidéo, une évolution qui pourrait transformer en profondeur l’industrie.
GTA 6 : Une superproduction à un coût colossal
En développement depuis 2018, GTA 6 s’impose déjà comme une œuvre gigantesque. Son budget de production approcherait le milliard de dollars, voire 2 milliards en incluant le marketing, selon certaines estimations.
Ce montant astronomique s’explique par la complexité du projet : monde ouvert dynamique, graphismes de nouvelle génération, et un souci du détail jamais atteint dans la saga. Ces ambitions impliquent des équipes nombreuses et un cycle de développement long, mobilisant des ressources techniques, artistiques et humaines immenses.
L’intelligence artificielle, un levier d’efficacité pour GTA 7
Pour Obbe Vermeij, l’un des anciens piliers de Rockstar, l’IA pourrait bouleverser la chaîne de production d’un futur GTA 7. Selon lui, cette technologie permettra une accélération significative des phases de préproduction, notamment le placement automatique d’objets, la génération de scènes, voire la création assistée de cinématiques et d’animations.
Autrefois fastidieux, certains processus comme le « set dressing » — l’art de meubler et de détailler les environnements — pourraient être pris en charge par des algorithmes, réduisant drastiquement le recours à des tâches répétitives et consommatrices de temps.
Des limites technologiques et humaines persistantes
Cependant, malgré sa puissance, l’IA ne supplantera pas les compétences humaines dans des domaines clés. La narration, la direction artistique et la conception de missions nécessitent encore une sensibilité et une créativité qui échappent aux machines.
Strauss Zelnick, PDG de Take-Two Interactive, souligne d’ailleurs que, si les outils numériques sont cruciaux, la valeur humaine du contenu créatif reste irremplaçable. L’art de concevoir des mondes cohérents, ancrés dans une narration riche, dépend encore profondément de l’intuition et de la vision humaine.
Un horizon lointain pour GTA 7
Obbe Vermeij avertit : malgré les promesses de l’intelligence artificielle, GTA 7 ne verrait probablement pas le jour avant une quinzaine d’années. Un délai qui laisserait le temps à l’IA d’atteindre une maturité suffisante pour impacter sensiblement le pipeline de production.
D’ici là, Rockstar pourrait expérimenter avec ces nouvelles technologies tout en gardant son exigence qualitative. À mesure que les outils génératifs s’affinent, leur adoption pourrait réduire les coûts sans sacrifier la qualité. Ce changement ne porterait pas seulement sur la technique, mais sur la manière même de penser la conception vidéoludique.
Vers un nouveau paradigme créatif
La transition vers une ère de production assistée par IA ne se fera pas sans précautions. Si GTA 6 restera, selon toute vraisemblance, le jeu le plus coûteux jamais produit, son successeur pourrait incarner une nouvelle approche : plus agile, plus rapide, plus rentable.
Cette évolution pose toutefois des questions. Comment garantir l’âme unique de chaque épisode ? Peut-on combiner automatisation et authenticité ? Autant d’enjeux qui définiront la prochaine décennie de développement dans l’univers de Grand Theft Auto – et bien au-delà.